vendredi 29 octobre 2010

Dans les Gorges de Samaria

Bonsoir à tous,
Retour en Crète, lors de mon voyage en 1998 où, si j’ai définitivement abandonné l’idée de remonter sur un vélo, je n’ai pas non plus choisi l’option « vacances tout repos ! », en terminant le séjour par une « petite » balade, la descente des Gorges de Samaria, 18 kilomètres à pied… mais bon, l’effort en valait la peine !
Retour en images sur ces souvenirs…
Lever ce jour-là à 4 h 10 (oui, du matin…) pour un départ du bus à 5 h 15 de l’hôtel et une arrivée sur le plateau d’Omalos, point de départ de la descente des gorges, à 7 h 30 (après avoir terminé la nuit dans le bus, tant qu’à faire, autant reprendre des forces tant que c’est possible !).
 
Descente sèche dès les premiers kilomètres avec un dénivelé de 1000 mètres, j’emprunte d’abord une sorte d’escalier avec des rondins pour marquer les marches, bordés de solides barrières de bois, puis bientôt un chemin caillouteux, où les pierres plates sont glissantes et les cailloux plus petits roulent sous les pieds ! Le paysage est superbe et me surprend car je m’attendais à quelque chose de plus aride, avec peu de végétation, alors qu’il y a de grands sapins et d’autres arbres.
 Des panneaux indiquent régulièrement les points de repos et les fontaines d’eau fraîche, ainsi que les toilettes modèle local !
 Je découvre aussi qu’en cas d’accident, il y a même des "ambulances"  prêtes à ramener le blessé à l’une des sorties des Gorges !
 J’arrive bientôt au fond, où coule un ruisseau plus ou moins important par endroit et traverse quelques gués en faisant attention de ne pas glisser.
 Un panneau d’interdiction me fait rire : Interdiction de nager ! Vu la profondeur de l’eau, au maximum 20 à 30 centimètres, j’avoue m’interroger ! Le chemin remonte et redescend pendant un bon moment, jusqu’au village abandonné de Samaria, au cœur des gorges, où je peux me reposer un peu. Je reprends ma marche et arrive bientôt à un endroit qui me coupe le souffle : une vallée assez large, au fond couvert de cailloux blancs de toutes tailles, est encaissée entre de hautes murailles couleur ocre... extraordinaire !
 Ce qui l’est moins, c’est de marcher dans la « caillasse »… et ce qui est encore moins rassurant, c’est la pancarte : « Danger, chute de pierres sur 1500 mètres » ! Et quand, soudain, un craquement retentit, suivi d’un bruit de chute de pierres, tout le monde se fige et scrute anxieusement les parois, au cas où ce soit une grosse pierre qui tombe et qu’il faille s’abriter !
Au bout d’un moment, j’arrive à une « borne kilométrique » annonçant 9 kilomètres : ça y est, j’ai fait la moitié, courage, plus que 9 encore et j’aurai fini !
Mais voilà que la randonnée se transforme en aventure... L’eau, qui avait disparu sous terre, resurgit avec plus de puissance et de profondeur ; comme le chemin sillonne dans tous les sens et coupe souvent la rivière, des petits ponts permettent de la traverser. En fait de ponts, ce sont deux rondins de bois de la largeur de la rivière, sur lesquels sont clouées des planches ; le tout forme un ensemble un peu branlant, pas toujours rassurant à traverser !
 J’approche d’un passage étroit : seraient-ce les fameuses Portes de Fer, le point le plus étroit des gorges (3 à 4 mètres de largeur) ? A voir le temps mis pour y parvenir (à peine plus de 4 heures), j’ai un doute, vu qu’elles ne sont qu’à 4 kilomètres de la sortie... et pourtant, vu la largeur, ce doit être ça ! Le passage est un peu inquiétant : uniquement de l’eau et un pont qui longe la paroi en penchant dangereusement !!!
 Passage risqué et réussi (ouf, sinon c’était la baignade assurée !) et retour sur le plancher des vaches (enfin, des chèvres) ! Les gorges s’élargissent de nouveau, et le chemin pour finir est plus agréable. Un cri bizarre retentit soudain et attire mon attention : je distingue bientôt deux chèvres noires qui sautent le long d’une des parois : seraient-ce les fameux cri-cris, chèvres sauvages qu’on ne trouve qu’en Crète ? Hélas non, il semblerait plutôt que ce soient des chèvres domestiques qui se seraient sauvées de leur troupeau ! (si si, elles sont sur la photo ci-dessous, vous pouvez les chercher !)
 J'arrive enfin à la sortie des gorges, une petite cabane où un vieil homme crétois vérifie les billets de sortie et vend des billets d’entrée aux touristes qui font la « Samaria paresseuse » (version raccourcie en partant du bas des gorges pour n’en faire qu’une petite partie). Je termine la balade par un bon bout de chemin encore jusqu’au village d'Agia Romeli, d’où partira le bateau, seul moyen de quitter l'endroit. Je m’installe à un restaurant pour prendre un déjeuner bien mérité qui me redonne des forces : en jetant un coup d'oeil à ma montre, je suis contente de moi, je n’ai mis que 5 heures pour descendre les gorges quand la moyenne est 6 heures, deviendrais-je enfin sportive ?
Le ferry avec lequel nous devons quitter le village arrive bientôt à une vitesse vertigineuse, à tel point que je me demande s’il va pouvoir s’arrêter à temps !
 Oui, ouf, il ne défonce pas le quai, et je peux monter à bord pour le trajet du retour en longeant les côtes, avec une escale à Loutro, village difficile (voir impossible) d’accès par la terre, puis notre destination finale à Sfakia, pour prendre le bus du retour…
... bus dans lequel je m’offrirai une bonne sieste pour récupérer de l’effort du jour, avant de me plonger dans un bon bain réparateur au retour à l’hôtel où je constaterai l’étendue des dégâts : deux belles ampoules sur les gros orteils et une douleur au genou droit… bon, pour la sportivité, je repasserai !
A bientôt pour de nouvelles aventures !

4 commentaires:

  1. Ca fait du bien de voir un beau ciel bleu, quand on voit le temps qu'il fait dehors.
    Par contre je n'ai pas trouvé les chèvres.

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  2. Je viens d'agrandir la photo pour qu'on les voit mieux, elles sont au milieu de la paroi (désolée, le zoom de mon appareil de l'époque n'était pas assez puissant !)

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  3. Pas mal la ballade... beaux paysages, belles photos.

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  4. Oui, c'est un endroit magnifique à voir, et ça vaut bien les efforts à faire pour la balade. J'en ai d'autres de la balade que j'y ai faite en 2000, ce sera pour un prochain article.

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